ORIGINE DE LA FETE DES MERES
La fête des Mères ou fête des mères est une fête annuelle célébrée en l'honneur des mères dans de nombreux pays.
À cette occasion, les enfants offrent à leur mère des cadeaux, des gâteaux, des fleurs ou des objets qu'ils ont confectionnés à l'école ou à la maison. Cette fête est également célébrée par les adultes de tous âges pour honorer leur mère.
La date de la fête des Mères varie d'un pays à l'autre ; la majorité d'entre eux a choisi de la célébrer au mois de mai.
Historique
Les premières traces de célébration en l'honneur des mères sont présentes dans la Grèce antique lors des cérémonies printanières en l'honneur de Rhéa (ou Cybèle), la mère des dieux et notamment celle de Zeus. Ce culte est célébré aux Ides de mars dans toute l'Asie Mineure. Des fêtes religieuses romaines célèbrent les matrones le lors des Matronalia (« matronales »), et Cybèle lors des Hilaria. Toutes ces célébrations ont lieu au printemps, mois de la fertilité[4].
Il est possible que les premiers chrétiens aient vénéré la Vierge Marie en assimilant les cultes de ces déesses païennes mais il leur était plus difficile d'associer ces fêtes à des célébrations dédiées aux mères, en raison des questions théologiques concernant sa virginité
Au XVe siècle, les Anglais fêtent le Mothering Sunday, d'abord au début du carême puis le quatrième dimanche du carême. En , les États-Unis développent la fête des Mères moderne telle qu'on la fête de nos jours, en instaurant le Mother's Day, en souvenir de la mère de l'institutrice Anna Jarvis. Le Royaume-Uni adopte à son tour cette fête en , puis l'Allemagne l'officialise en . D'autres pays suivent comme la Belgique, le Danemark, la Finlande, l'Italie, la Turquie et l'Australie.
En France
Hostiles au malthusianisme ambiant de la fin du XIXe siècle en France et au retard de la natalité française comparée à celle de l'ennemi du moment — l'Allemagne impériale qui a annexé l'Alsace-Lorraine depuis le traité de Francfort de —, des associations « populationnistes » et des mouvements natalistes conjuguent leurs efforts pour enrayer la baisse continue de la natalité en France depuis . À cette fin, le mouvement de l'Alliance nationale pour l'accroissement de la population de la France, créé en par le médecin, démographe et statisticien Jacques Bertillon (–), développe une efficace propagande nataliste auprès des dirigeants et des mouvements politiques conservateurs Grâce à leur influence et à leur présence dans les sphères dirigeantes, ils font prospérer leurs idéaux natalistes et envisagent la création d'une journée officielle pour honorer publiquement les pères et mères de familles nombreuses. Les associations de pères de familles nombreuses se multiplient. Le , Émile Zola publie un plaidoyer pro domo dans Le Figaro sous le titre « Dépopulation » puis expose ses thèses natalistes au fil du roman Fécondité que le journal L'Aurore feuilletonne de à , apologie du bonheur du couple Froment élevant douze enfants. Progressivement l'idée fait son chemin.
Le village d'Artas en Isère revendique être le « berceau de la fête des Mères ». En effet, le , à l'initiative de Prosper Roche, fondateur de l'Union fraternelle des pères de famille méritants d'Artas, une cérémonie en l'honneur de mères de familles nombreuses eut lieu. Deux mères de neuf enfants reçurent, ce jour-là, un prix de « Haut mérite maternel ». Le diplôme original créé par Prosper Roche est conservé dans la bibliothèque de l'Institut de France avec les archives de l'association
En , la ville de Lyon célèbre la journée des mères en hommage aux mères et aux épouses qui ont perdu leurs fils et leurs maris pendant la Première Guerre mondiale. En , est élaborée une fête des mères de familles nombreuses. Elle incite les municipalités à célébrer les mères et les pères de familles nombreuses. Elles organisent la remise solennelle des médailles de la Famille Française accordées aux Mères de Familles nombreuses afin de leur témoigner toute la reconnaissance de la Nation. Le la fête obtient sa reconnaissance officielle, le but du gouvernement d'Aristide Briand étant de soutenir une politique nataliste. Les mères de familles nombreuses sont mises en avant. Le terme de « famille nombreuse » disparaît officiellement du titre de la fête dès sa première célébration officielle le . La fête des mères continue à être célébrée dans les années . Elle met à l'honneur les mères de plus de trois enfants, toujours sous l'influence de la politique nataliste.
Philippe Pétain reprend cette célébration pour lui donner davantage de reconnaissance. Sous son impulsion, elle devient, selon Pascal Riché, une « célébration quasi-liturgique, la mère étant mise sur un piédestal » par le régime de Vichy, et tous les Français sont incités à célébrer la maternité. En , le maréchal Pétain s'adresse à la radio aux femmes en ces termes : « Vous seules, savez donner à tous ce goût du travail, ce sens de la discipline, de la modestie, du respect qui font les hommes sains et les peuples forts. Vous êtes les inspiratrices de notre civilisation chrétienne »
Après guerre, la loi du dispose que « la République française rend officiellement hommage chaque année aux mères françaises au cours d'une journée consacrée à la célébration de la « fête des Mères » », organisée par le ministre chargé de la Santé avec le concours de l'UNAF (article 1). Elle en fixe la date au dernier dimanche de mai (sauf si cette date coïncide avec celle de la Pentecôte, auquel cas elle est repoussée au premier dimanche de juin) (article 2), et prévoit l'inscription des crédits nécessaires sur le budget du ministère (article 3).
Les trois articles de la loi de sont codifiés au Code de la famille et de l'aide sociale lors de sa création par le décret du , aux articles 17 à 19. En ], le troisième article est abrogé, et en , les deux premiers articles sont codifiés respectivement aux articles R. 215-1 et D. 215-2 du code, devenu Code de l'action sociale et des familles, tandis que l'organisation de la fête est transférée au ministre chargé de la Famille.